luc tartar
Clémence, roman (2021)
Prix Inner Wheel 2022
mise à jour:

Editions Infimes, sortie en juin 2021

Prix Inner Wheel 2022, remis le 18 juin 2022 à Saint-Omer par les clubs Inner Wheel d'Amiens, Arras, Avesnes, Béthune, Charleville, Douai, Lille et Valenciennes.

 

Ce roman a été commencé en résidence à la médiathèque de Cormontreuil en 2010 (crédit de résidence du Centre National du Livre) et poursuivi en résidence au collège Rosa Bonheur du Châtelet-en-Brie en 2015 (bourse d’écriture de la région Ile-de-France.)

Il est lauréat du Prix inner Wheel 2022 D67, décerné par les clubs Inner Wheel d'Arras, Amiens, Avesnes, Béthune, Charleville, Douai, Lille et Valenciennes.

 

1915. Clémence de Pibrac, ancienne artiste de music-hall, s’est retirée à Cormontreuil, dans la Marne, à quelques encablures de la ligne de front. Elle fait la connaissance du soldat Fernand qui lui raconte la mort mystérieuse de son beau-frère, reclus dans une chambre d’hôtel à Wissant, au bord de la Manche. Intriguée par cette histoire qui la replonge dans son propre passé, Clémence profite d’une tournée du théâtre aux armées à laquelle elle participe sur le front du Nord pour se rendre à Wissant et enquêter elle-même sur la mort d’Abel. La vérité qu’elle va découvrir et rapporter au soldat va faire voler en éclats bien des certitudes et des non-dits.

 


 

Un extrait :

 

- Que diriez-vous si je vous aidais à démêler les fils de votre histoire ? dit-elle de façon précipitée, comme pour prévenir tout refus de sa part. Je peux aller à Wissant, rencontrer votre cousine Valentine, l’interroger sur ce qui s’est passé. N’aimeriez-vous pas savoir ce qui est arrivé à votre beau-frère Abel ? Je peux même aller à Douai, visiter sa femme, comment s’appelle-t-elle déjà ?

- Emilie. A Douai ? En zone occupée ?

- Nous avons des laisser-passer et pour le reste je me débrouillerai. La tournée doit passer par Arras. On m’a parlé de souterrains qui s’approchent au plus près de la ligne de front et de certains passages possibles en arrière des lignes ennemis. C’est plus qu’il n’en faut.

- C’est une folie.

- Je ne partirai pas sans votre accord.

- Et s’il vous arrivait quelque chose ?

- Je suis artiste de music-hall, membre d’une troupe de chansonniers et de danseuses qui vont mettre du baume au cœur des soldats en leur soignant les plaies de l’âme. Nous serons en quelque sorte un service de santé morale. On ne tire pas sur une ambulance.

- Comment ferez-vous ?

- Je profiterai des quelques jours de repos entre deux séries de représentations pour m’éclipser et me rendre à Douai, puis à Wissant. Souhaitez-vous que je pousse jusqu’à Lille ?

 

Il fronce les sourcils. Elle sourit.

- Ne vous méprenez pas. Je suis une femme libre. Et s’il vous faut une vraie raison, dites-vous que c’est une folie, et que je mène mes folies comme je l’entends.

- Quand partez-vous ?

- Alors c’est oui ?


 

La presse :

 

Clémence, une nouvelle perle littéraire de Luc Tartar. C'est la pudeur qui transpire dans ce nouveau roman de Luc Tartar qui évoque la quête d'une ancienne meneuse de revue, jusque dans la zone occupée du front en 1915..."

Nicolas André, La Voix du Nord, 06 juillet 2021.

 

On donnera un conseil au lecteur : il faut se laisser porter par l’intrigue tout en restant attentif aux détails… car ces derniers foisonnent : décors, vêtements, odeurs, paysages, description minutieuse de l’avion dans lequel monte l’héroïne..."
Françoise Lapeyre, "Clémence de Pibrac a séduit Luc Tartar", L'Union dimanche, 25 juillet 2021.
 
Ce sens du rythme et de la péripétie, Luc Tartar le doit sans doute au fait qu’il écrit également pour le théâtre. Chaque rebondissement est une surprise. A peine un tour est-il terminé qu’il embarque déjà son héroïne tout comme le lecteur dans le prochain manège de la petite fête foraine littéraire qu’il déploie au fil des pages. Ce goût pour la précision se retrouve également dans la caractérisation minutieuse qu’il fait des personnages, principaux comme secondaires. En quelques tournures, il ouvre un champ d’imaginaire lumineux et l’on s’émerveille ici de la patronne d’un hôtel, là d’un lanceur de couteaux indien, comme du détail de certains santons provençaux. Mais ce qui fait le véritable charme de ce roman, c’est sa maîtrise impeccable de l’art de l’identification. L’auteur adopte le discours indirect libre dès qu’il embrasse le point de vue d’un personnage. Ainsi n’a-t-on jamais le sentiment de surplomber les personnes mais bel et bien de faire corps avec eux, de penser et ressentir avec."
Tribulations d'une actrice entre les lignes ennemies article critique de Julien Avril dans IO Gazette.

 

 

Clémence coup de coeur de France Bleu Orléans.