luc tartar
Terres arables (2000)
Terre d’asile, Terres arables, La femme de paille
mise à jour:

Terres arables

Un roi, une reine, un cardinal et un photographe de cour débarquent sur une plage. Il s'agit d'annexer en grande pompe ce territoire. Patatras, la reine accouche de manière intempestive d'une enfant noire à faire rougir de honte Sa Majesté et toute la cour…
 

Note de lecture & dramaturgie :

(Lettre de Diane Pavlovic à Luc Tartar, 28 janvier 2001.)
«C’est sans doute ta pièce la plus folle des trois, la plus irrécupérable en tout cas, la plus radicalement extravagante; celle où le totalitarisme est poussé le plus loin, au point de s’anéantir lui-même et de se dissoudre dans le non-sens – ta finale, c’est Babel! Amorcée sur un ton vaguement potache et glissant vers un délire géopolitique endiablé, cette pièce va également un cran plus loin dans la conscience qu’ont les héros d’être en représentation. […] Tu as un cardinal soucieux de l’image, un photographe obsédé par le besoin de la fixer, un roi qui est un monument de vanité et une reine qui a peur que son enfant noir ne la tache; tu as des décors qui changent sans arrêt au fil des répliques (des Peaux-Rouges aux boat people et à la planète Mars!), tu as des figurants, de l’action, des coups de téléphone, des couleurs contrastées… Bref, se déploie ici tout un cirque de fantoches qui se font un cinéma auquel ils croient plus ou moins mais auquel ils se vouent quand même corps et âme, et leur absence de cause rend leur entreprise plus dérisoire encore.»

Un extrait :

La claque : Majesté.
La cloche : Sire.
La claque : Majesté.
La cloche : Sire réveillez-vous.
Carola : Wake-up my dear.
Charlot : C'est une révolte ?
La cloche : Non Sire c'est une révolution.
La claque : Nous abordons Majesté.
Charlot : Ton goupillon curillon !
La cloche : In nomine Patris.
Charlot : La cloche ceci est grande découverte : un petit pas pour l'homme un grand pour l'humanité.
Il débarque.
Carola : What a beautiful country !
Charlot : Exprimez-vous correctement très chère. Nous ne sommes pas chez les sauvages.
Carola : Merde !
Charlot : Plaît-il ?
Carola : J'en ai marre de la houspille.
La lecture-spectacle de Stéphane Verrue
La mise en scène d'Agnès Renaud
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